Alors que son nom revient avec insistance du côté de Malherbe, Stéphane Moulin s’est longuement exprimé au sujet de son avenir sur les antennes de France 3 Pays de la Loire. Après avoir dévoilé un premier extrait mardi soir, la chaîne a diffusé l’entretien dans son intégralité ce jeudi. Voici les questions et les réponses qu’il ne fallait pas louper.
Quid de l’avenir de Stéphane Moulin ? Allez vous reprendre une activité dans un club ?
Mon souhait est effectivement celui là, parce que je sais, je sens que je suis fait pour ça. J’ai encore de l’énergie et j’ai encore envie d’exercer ce métier là. Mais ça ne se passe pas toujours comme ça. Avant d’aller dans un autre club, avant de choisir un autre projet si j’ai le choix, et ça semble être le cas, j’ai besoin de beaucoup réfléchir pour pouvoir faire le meilleur choix. Ça a toujours été le fil conducteur de ma vie. Aujourd’hui, il y a trois possibilités : je replonge dans un projet qui peut me correspondre, je prends une année de recul ou je fais autre chose.
C’est quoi, autre chose ?
On a un petit projet avec mon épouse depuis quelques temps, sur la relation humaine, le coaching personnel et professionnel. C’est quelque chose qui nous tient à coeur, et s’il n’y a pas ce qui me convient, c’est peut-être un clin d’oeil pour faire autre chose. On adore aller vers les autres, essayer de donner des clés, des conseils grâce à notre expérience. La mienne sur le plan professionnel dans le management. Et aussi celle de mon épouse qui a vécu des choses et est en mesure de les transmettre.
Et pourtant, tout le monde vous annonce à Caen. Aussi parce qu’il y a Olivier Pickeu…
Que tout le monde pense ça, ça coule de source. L’actionnaire de Caen s’est exprimé sur ce sujet. Aujourd’hui, je sais que je peux aller à Caen. Mais encore une fois, je dois prendre mon temps, réfléchir et puis aussi mesurer les différentes possibilités qui s’offrent à moi.
Il y a plusieurs propositions ?
Oui, il y a plusieurs propositions. Et j’ai aussi parlé de choses qui ne sont pas forcément dans le foot. Si j’avais acté mon départ à Caen, je vous le dirais aujourd’hui. Pour l’instant, il y a évidemment des discussions et des échanges mais toujours rien d’acté. C’est quelque chose qui peut m’intéresser. Je ne suis pas pressé, je sais que c’est bizarre de penser comme ça pour un coach car il va falloir se décider, mais c’est encore un peu tôt. À tous ceux qui pensent que je suis déjà l’entraîneur de Caen l’année prochaine, ce n’est pas le cas.
Vous avez entraîné en Ligue 1 pendant six saisons et Caen a failli descendre en National : est-ce que vous n’avez pas envie d’autre chose ?
Ça, ce n’est pas forcément un problème. Ma passion, je veux l’exprimer et l’exercer dans les meilleures conditions. J’ai entraîné en CFA 2, CFA, Ligue 2, Ligue 1… Aujourd’hui, ce n’est pas ce qui va déterminer mon choix. Ce qui m’importe, c’est de ne pas me tromper. Non pas pour la suite de ma carrière, car je l’ai dit et répété, je ne suis pas carriériste. J’ai envie de vivre ce métier dans les meilleures conditions footballistiques et humaines. L’aspect financier n’étant pas un problème, ça ne rentrera pas en ligne de compte.
Est-ce que Stéphane Moulin peut réussir ailleurs qu’à Angers ?
L’avenir nous le dira. Mais ce n’est pas parce qu’on change de club ou de ville que l’on devient mauvais. Par contre, c’est un métier difficile et la réussite dans le football est compliquée pour tout le monde. Regardez le PSG, malgré tous les moyens et les compétences qu’ils ont dans ce club, ils ne sont pas champions de France. Sur l’idée d’exporter un fonctionnement, un projet, je ne suis pas inquiet. Il y a des choses immuables dans la manière de mener un projet à bien, et je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas. Je vais me remettre en question également. Je vais me mettre un peu en danger ailleurs, car ce sera une nouvelle ère, ce sera des nouveaux joueurs, ce sera un nouveau club avec toutes ses nouvelles composantes. Il faudra reconstruire quelque chose.
Quels sont les critères les plus importants pour repartir sur un nouveau projet ?
Le plus important, c’est d’y croire et d’être convaincu. Le projet sportif est évidemment important, mais également le projet humain. Quand on a démarré à Angers, on avait mis les hommes au coeur du projet. Et ce sont les hommes qui ont fait grandir ce club. Il n’y a pas que ça. Il est également important de croire que là où on va, c’est là où il faut aller.
Vous aviez dit que vous vouliez arrêter d’entraîner à 60 ans ?
Ce que je sais, c’est que je veux me laisser un peu de temps ensuite pour faire ce que je n’ai pas eu le temps de faire. Le métier d’entraîneur demande beaucoup d’énergie, d’enthousiasme, d’implication, d’investissement. Et à un moment donné, il faut laisser la place. Arrivera également un temps où il faudra que je laisse la mienne. Il y a des jeunes coachs qui arrivent et qui vont arriver. Je ne suis pas encore un vieux, mais ça commence à faire quelques années quand même… Il faut savoir se retirer au bon moment.