Pascal Dupraz : « Qu’est-ce que ça veut dire, le beau jeu ? » (Onze Mondial)

Pascal DUPRAZ

Dans un entretien accordé à Onze Mondial, l’entraîneur caennais parle de ses inspirations dans le foot, explique ses principes de jeu et revient sur les critiques qui lui sont adressées quant au spectacle proposé par son équipe. Extraits choisis.

« Mes principes de jeu, c’est de faire en sorte que le public s’ennuie le moins possible. Donc un football tourné vers l’avant. Je dis souvent ça, mais les soupes indigestes du foot via la possession à 80 mètres du but adverse, trop peu pour moi. Oui, Barcelone avec ses cinq grands joueurs était capable d’avoir des phases de possession à 30 mètres du but adverse sans perdre le ballon. Là, c’est intéressant. Mais ce n’est pas donné à tout le monde. C’est surtout dû à la qualité des joueurs. Je suis davantage inspiré par le Bayern ou Liverpool. Mon inspirateur à tout jamais, c’est Alex Ferguson. Son Manchester United était incroyable. Il avait cette capacité à produire de jeunes joueurs talentueux mélangés à quelques apports extérieurs. »

« Si on s’aperçoit que l’adversaire est mal à l’aise avec les longs ballons, pourquoi se gêner ? On veut gagner, pas à n’importe quel prix peut-être, on ne doit pas se désavouer pour autant. Mais celui qui me dit qu’il gagne sans se soucier de défendre, c’est un menteur. J’en ai la preuve formelle puisque dans ce cas, il ne mettrait pas de défenseur. Il alignerait 11 attaquants. Qu’est-ce que veut dire, le beau jeu ? Le vôtre n’est sûrement pas le mien. Celui d’un coach n’est peut-être pas celui d’un autre. Et pourtant, les deux équipes sont agréables à voir jouer. Liverpool est une équipe phénoménale. Cette équipe recherche systématiquement de la verticalité rapide. C’est très agréable, c’est vivant, les supporters voient une équipe se déployer. On voit les efforts des joueurs. Le spectateur voit aussi des prises de risques, des situations et des occasions de buts. »

« N’importe quel coach, même celui présenté comme le plus défensif, a toujours rêvé de faire 40 passes, de mettre un ballon quatre fois d’un côté et quatre fois de l’autre pour déstabiliser l’adversaire. Et au moment opportun, l’ailier centre en coup du foulard depuis la droite pour qu’ensuite, le ballon file en lucarne tout en heurtant le poteau et la barre. C’est un vrai prestige. Tous les coachs, on rêve de ça, pas d’un dégagement en tribune. Par contre, en France, on applaudit une roulette qui ne sert à rien. En Angleterre, on applaudit un geste défensif. Voilà, pourquoi les Anglais sont des connaisseurs de foot. Après oui, le passement de jambes qui sert à éliminer, on est tous preneurs. Celui où tu marches sur le ballon, ça ne m’intéresse pas. »

Retrouvez l’entretien complet de Pascal Dupraz dans Onze Mondial.

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