Pierre-Antoine Capton : « Parfois, j’ai envie de gueuler mais je ne peux pas »

crédit photo : Hugo Pfeiffer - Icon Sport
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Pendant les fêtes, Pierre-Antoine Capton était l’invité du podcast « Alternative Football » propulsé par So Foot. L’actionnaire caennais avait pour mission de répondre à la question suivante : un grand patron fait-il forcément un bon président ? Voici les passages qu’il fallait retenir. Pour écouter le podcast dans son intégralité, c’est par ici.

Comment convaincre un fonds d’investissement ?

« Il faut être franc avec le fonds d’investissement : gagner de l’argent dans le football maintenant tout de suite, c’est impossible. Généralement, les investisseurs aiment bien les situations difficiles afin de créer de la valeur. Le Stade Malherbe est dans top 5 des centres de formation en France et se trouvait en difficulté en Ligue 2. On peut se dire qu’il est possible de faire mieux. Oaktree regarde aussi d’autres choses dans le football et avait envie d’apprendre. Ça tombait bien pour eux et pour le SM Caen. J’ai aussi rencontré d’autres investisseurs qui sont aujourd’hui dans le foot, mais ça a bien featé avec Oaktree. »

À Malherbe, c’est qui le patron ?

« Oaktree a la majorité des parts, dans l’absolu ils font donc ce qu’ils veulent. L’intelligence qu’ils ont eu, c’est de comprendre que je pouvais être important dans l’éco-système local. J’ai mis de l’argent, plusieurs millions d’euros, ce qui est beaucoup à mon échelle. Je veux bien mettre mon image et mes réseaux au service du club, mais si demain Oaktree décide de partir, je veux être en capacité de pouvoir le racheter si j’en ai les moyens. Je ne suis pas là pour faire de l’argent, je ne veux pas gagner un euro avec ce club et tant mieux si Oaktree en gagne car ils ont été là dans un moment important. Si demain il y a un autre projet avec beaucoup plus d’argent, je m’effacerai. »

Comment rester à sa place en tant que passionné ?

« On est trois à diriger ce club, avec une répartition des tâches : Olivier Pickeu fait toute la partie sportive et le quotidien du club, moi je suis plus proches des institutions et de la partie communication, Oaktree gère la partie business et finances. J’adorerais dire « il faut prendre tel joueur » mais ce n’est pas mon métier. C’est celui d’Olivier. C’est un président capable de me dire combien vaut Alexis Beka Beka et de me le prouver. Il faut savoir rester à sa place. J’adorerais aller dans le vestiaire pour dire : « Vous ne pouvez pas jouer comme ça, ce n’est pas possible ». Mais ce n’est pas mon rôle. Je ne l’ai fait qu’une fois l’an dernier avant le match contre Clermont. Il y a plein de grands patrons d’entreprises que le football a rendu fou, parce qu’il est de ces choses qu’on ne peut pas contrôler. »

Sa relation avec les joueurs

« Je dois avouer que la première fois que j’ai pris la parole devant les joueurs en tant que président du conseil de surveillance, j’ai eu l’impression qu’ils n’en avaient rien à faire. Avec le temps, on a fait des choses en commun. Ils sont venus voir notre film « Bac Nord » avant un match contre le Paris FC. Ils ont appris à me respecter et ont compris que je n’étais pas là pour leur dire comment jouer ou pour leur donner de l’argent. Ils ont de la chance de jouer dans un club de Ligue 2 dans des conditions extrêmement favorables et j’aimerais bien que de temps en temps ils s’en rendent compte. »

Ses débuts difficiles avec le Stade Malherbe

« On traverse une période compliquée, mais j’ai confiance en Stéphane Moulin. Pour lui, c’est un gros changement par rapport à ce qu’il a vécu à Angers. Il faut un temps d’adaptation mais je sais que c’est le bon entraîneur pour le club. En tant qu’actionnaire, c’est là qu’il ne faut pas paniquer en virant l’entraîneur. Je fais plein de métier différents dans la vie et j’ai plein de raisons de mal dormir : j’ai un groupe coté en bourse, la pression des audiences télé, le nombre d’entrée des films… Mais j’arrive à dormir malgré ça. Le foot, c’est un truc qui te rend dingue, donne mal à la tête et sur lequel tu n’as pas de prise. Je suis comme les supporters, parfois j’ai envie de gueuler mais je ne peux pas le faire… et là, tu ne dors plus. »

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