« Quoi qu’il arrive, les petits caennais peuvent être fiers de leur parcours »

crédit photo : Icon Sport
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L’un travaille dans la gestion de patrimoine à Montpellier, l’autre entraîne la réserve du Stade Brestois en National 3. Mais les deux ont porté les couleurs du Stade Malherbe lors de l’épopée de 2001 en Gambardella, soldée par une finale perdue au Stade de France. Avant la demi-finale face à Rennes, Reynald Lemaître et Bruno Grougi ouvrent la boîte à souvenirs et retracent leur fabuleux parcours.

Malherbe Inside – Vous faites tous les deux partie de la dernière génération caennaise à avoir disputé une demi-finale de Coupe Gambardella. C’était il y a 21 ans, en 2001. D’emblée, quel est votre meilleur souvenir de tout ce parcours ?

Reynald LEMAÎTRE – Forcément, cette finale au Stade de France. C’est un super souvenir quand on est jeune de pouvoir faire le lever de rideau devant autant de monde, c’était magique. Et sinon, la correction qu’on avait mise à Auxerre. C’est un souvenir fort, leur avoir mis ce 4-0 chez eux.

Bruno GROUGI – Le quart de finale à Auxerre. Déjà parce que le résultat était vraiment très agréable, la prestation de l’équipe vraiment top. Et au-delà du match, on avait vécu quelque chose de très fort. On se sentait tout petits face au favori auxerrois qui avait gagné l’année précédente. On avait eu le voyage, c’était la première fois qu’on dormait à l’hôtel la veille. On avait une super ambiance entre nous, on en rigolait à la fin… Bref, c’est le plus marquant. C’est plein de souvenirs.

C’est après ce 4-0 sous les yeux de Guy Roux que vous vous dites qu’il y a quelque chose à faire ?

RL : Auxerre, à l’époque, c’était LE club formateur. Ils avaient une équipe assez balèze, beaucoup étaient surclassés et redescendaient. Ils étaient à la maison et Guy Roux était présent. Pour eux, la Gambardella c’était important, parce que ça montrait bien que leur formation était performante. Ce jour-là, le score nous a ouvert l’esprit par rapport à ce qu’on pouvait faire. Au début on prenait les matchs les uns après les autres, on ne savait pas trop ce qu’on valait et on ne se prenait pas la tête. Mais une fois en quart contre Auxerre, on a commencé à se dire qu’on n’était pas loin du Stade de France. On savait que c’était une belle équipe, donc quand on leur met 4-0, on se dit que tout est possible et qu’on peut y aller. On a joué ensuite une belle équipe de Paris en demi-finale. Ça s’est décidé sur le fil du rasoir, c’est un de mes anciens coéquipiers du Red Star qui a loupé le penalty de Paris pendant la séance de tirs au but, alors que s’il marquait on s’arrêtait là. Ça a remis tout le monde en selle. Comme quoi, ça se joue parfois sur des détails.

BG : Contre Auxerre, on a vraiment fait le match parfait. On les surprend d’entrée, au retour des vestiaires ils changent de schéma pour nous pousser, on marque puis on déroule. C’est à ce moment-là qu’on prend conscience qu’on peut aller au bout. Le coach Lesgent nous avait bien conditionnés, du fait qu’on jouait l’équipe que tout le monde voyait sacrée. La prestation et le résultat font qu’on croit un peu plus en nous, et c’est parti. Le tirage derrière n’est pas facile, avec le PSG sur terrain neutre. Là par contre on ne fait pas un très bon match, on n’est pas dans la maîtrise. On se fait beaucoup bouger par les Parisiens, ils étaient bien plus mûrs et plus athlétiques dans l’impact. Le coach Lesgent procède à deux changements et le match change complètement. On revient au score à 3-2, et dans les têtes on prend conscience de quelque chose. On égalise, on les bouge, on a même la balle du 4-3, aux penaltys personne ne tremble et on passe. Le scénario est génial.

Vous réalisez alors que vous allez disputer une finale au Stade de France ?

BG : Non non, on ne réalise pas (rires). On gagne la demi-finale, et le coach nous ramène tout de suite sur terre en nous disant qu’on a encore rien fait. Jusqu’à la veille du match où on a le droit d’aller visiter le stade, on ne se rend pas compte de ce qu’on a fait et on ne prend pas la mesure de l’événement. C’est à l’échauffement qu’on prend tous un coup sur la tête, on est submergés par l’événement, et au niveau émotionnel on n’arrive pas bien à le gérer. Hélas on loupe notre entame (les Caennais encaissent un but de Béria dès la 10e minute, ndlr). Et même si ça ne se termine pas comme on aurait aimé, c’est un parcours qui reste gravé dans les têtes. C’était exceptionnel.

RL : Ça fait bizarre, parce que c’est quand même le Stade de France, quoi ! En plus c’est le lever de rideau d’un beau match, donc jouer dans un si grand stade, devant autant de monde, même si c’était pas blindé, ça fait un peu bizarre. Mais quand on joue on ne fait pas attention à ce qu’il y a autour, c’était valable aussi sur ce match. On en a pris plein les yeux avant et après, même s’il y avait la déception.

« Pour cette demi-finale, le club a voulu inviter tous les joueurs qui avaient participé à la finale de 2001. Malheureusement j’habite Montpellier et j’avais déjà quelque chose de prévu… mais j’espère qu’ils feront la même chose en finale et je serai présent ! »

Reynald Lemaître
Ancien finaliste de Gambardella avec le SM Caen.



Sur le terrain, on oublie vite qu’on est au Stade de France ? On arrive à se concentrer sur son match, à faire abstraction du cadre et de l’enjeu ?

RL : Personnellement je n’ai jamais eu de problème de pression, du fait de rentrer dans un stade et de devoir y jouer. Il y avait ce petit pincement parce qu’on était sur une finale, ce qu’il y avait autour était impressionnant, mais quand on est dans le match, on est dans le match. Ça ne m’a jamais perturbé plus que ça. Au tout début, quand on commence en pro, on a l’impression que le terrain est grand parce qu’il y a les tribunes autour. C’est plus ça qui est perturbant. Mais là, ça ne m’a pas mis de pression supplémentaire. Je me souviens de la finale dans les grandes lignes, ils nous ont bien dominés et ils étaient au-dessus de nous, sincèrement. Je me souviens très bien qu’on ne méritait pas de gagner, et qu’ils méritaient vraiment leur victoire (rires).

BG : J’ai eu du mal à faire abstraction de tout ça. En plus la fédération ne nous a pas forcément aidés. À l’échauffement on était focus, puis on nous a demandé de nous présenter à la vérification dans le tunnel. Et là ça a duré au moins cinq bonnes minutes. Tu sens l’ambiance qui monte dans les tribunes, toi tu es là à attendre, et tu sens l’émotion qui monte, monte, monte… C’est la pire des choses à vivre à ce moment-là. Quand tu es pris dans le truc c’est parti, mais quand tu n’as rien à faire, que tu attends les arbitres, ça monte et tu ne maîtrises rien. Ce n’est pas l’excuse qui fait qu’on a loupé notre match, mais c’est vrai que dans l’entame le ballon brûlait un peu plus les pieds que d’habitude. On n’était pas trop dans la maîtrise, et pour moi on a mal géré l’événement. C’était la même chose en finale des play-offs, mais c’est comme ça. Personnellement ça m’a permis de grandir, parce qu’après tu vis les matchs différemment, avec plus de recul.

On entend souvent que pour aller loin dans une coupe, l’état d’esprit général et la cohésion du groupe sont au moins aussi importants que les qualités techniques. Vous confirmez ?

RL : Ah oui complètement, et à tout niveau. J’ai vécu une descente en Ligue 2 avec une super équipe parce que l’ambiance était peut-être moins bonne (en 2008-2009). On s’aperçoit que ça joue aussi sur les performances. En 2001, nous avions un groupe qui vivait hyper bien, on avait le coach Laurent Lesgent qui était vraiment très bon et qui savait dynamiser l’équipe, on avait des dirigeants qui nous faisaient rire. Il y avait aussi plein de parents qui nous suivaient dans la compétition et en championnat. Tout ça drainait une bonne ambiance et ça se ressentait sur le terrain. C’est un plus, d’avoir une bonne ambiance et parfois ça peut jouer sur des saisons.

BG : C’est primordial. Et c’est là que le coach Lesgent avait été très très bon : d’entrée il avait fait en sorte de créer une grosse cohésion. Le match d’Auxerre, on ne part pas uniquement à 16, on part à 18 ou 19. Il crée un groupe, il crée des liens, il fait en sorte qu’il y ait quelque chose qui se passe dans ce groupe, avant même de parler de prestations ou de résultats. Nous n’étions pas tous habitués à jouer ensemble, certains jouaient en CFA, d’autres descendaient le week-end en -17 ans. Mais sur cette compétition, il faisait en sorte qu’il y ait quelque chose qui se passe. C’est sa plus grande victoire : il a réussi à vraiment créer un groupe. Et tu ne vas pas battre Auxerre chez eux sans un groupe, comme tu ne reviens pas dans ce match contre le PSG sans un groupe.

D’ailleurs ça doit être une expérience assez folle à vivre, pour un groupe ?

BG : Une expérience géniale ! Le club voulait tous nous réunir contre Rennes. Malheureusement on ne peut pas, mais je suis sûr qu’on aurait été les plus grands des gamins. On serait tous revenus vingt ans en arrière. J’ai eu la chance de vivre des montées et d’autres belles choses, mais ça reste le moment le plus marquant d’une carrière. Avec Ben Lesoimier, on en reparle très très souvent. Après on a pas mal de regrets, parce que des finales, on n’en a pas fait beaucoup. Lui a eu la chance d’en refaire une avec le Stade Malherbe (Lesoimier est entré en jeu lors de la finale de Coupe de la Ligue 2005, ndlr), et moi j’ai ce petit goût amer en bouche de ne pas avoir gagné celle-ci.

RL : Je ne m’en suis pas forcément rendu compte sur le coup, mais on s’aperçoit que dans les générations qui vont en finale de Gambardella ou qui la gagnent, pas mal de jeunes sortent pros et font de belles carrières. C’est le signe qu’il y a quand même de la qualité dans un groupe. Donc cette année, s’ils sont en demi-finale ce n’est pas anodin, et s’ils vont en finale ce ne sera pas un hasard. Ça veut dire qu’il y a une belle génération, et qu’il y a un bon devenir au Stade Malherbe de Caen avec une bonne formation. Nous à l’époque, deux ans après notre finale de Gambardella nous sommes montés en Ligue 1 (à l’issue de la saison 2003-2004, ndlr). Il y avait les anciens, nous les petits jeunes étions performants, et il y a eu une émulation qui a permis quelque chose pour le club. Je pense que la situation se reproduit un peu aujourd’hui.

À titre personnel, vous considérez que ce parcours et cette finale ont eu une influence sur la suite de votre carrière ?

RL : Bien sûr. Cette année s’est très bien passée pour moi, j’avais fait une très bonne saison. Car ce qu’on a fait en Gambardella, on l’a fait en quelque sorte aussi en championnat, on a fini premiers avec pas mal de belles équipes et on a fait les play-offs. Ça montrait bien qu’on avait une belle génération, donc ça nous a renforcés. Quand on est montés en réserve, on était vus différemment. Les coachs savaient qu’il y avait une marge de progression assez énorme, donc ils nous faisaient confiance. À peine montés en réserve, tout de suite on pouvait jouer. Et si en plus on assurait, on enchaînait plus vite les paliers. C’est ce qui a fait aussi que pas mal sont sortis en pro, surtout que Malherbe est un club formateur qui faisait monter beaucoup de jeunes à notre époque. Ils avaient besoin de jeunes, on tombait pile poil au bon moment, tout était fait pour.

BG : Ah oui, ça a eu une influence parce que tout de suite on a eu la chance de jouer des gros matchs, d’être confrontés à une belle adversité. Clairement je suis passé à côté de ma finale, je n’ai pas été bon, et en face de moi, Ludo Obraniak ou Franck Béria ont réussi la leur. Vivre cet échec m’a poussé à m’investir encore plus dans le travail. J’avais peut-être loupé le jour J, mais derrière il ne fallait surtout pas que je loupe ma carrière. Il fallait que je travaille encore plus pour être au niveau et ne pas rester sur cet échec. Puis je suis sorti de tout ce parcours avec la conclusion que nous répétait souvent le coach : seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. Avoir des bons liens avec mes partenaires, être soucieux du partenaire, ça m’a servi tout au long de ma carrière. Aujourd’hui c’est moi qui l’aide, demain c’est lui qui va m’aider. En plus grâce à ce parcours le regard a changé, j’ai eu la chance de reprendre avec les pros un mois après la finale. Je dis bien grâce à ça, parce qu’on me voyait comme le capitaine de la génération, j’incarnais cette réussite. Nasser Larguet nous a suivis à tous les matchs, mais Guy David, le directeur sportif de l’époque, c’était rare qu’il assiste aux matchs des jeunes et il était présent à la finale. Le président Guy Chambily était à notre quart de finale, il était très proche du président d’Auxerre. Pour nous c’étaient de grands messieurs, c’était pas rien qu’ils viennent nous voir. Tu sais qu’ils ne sont pas là souvent, donc toi-même tu te dis qu’il faut te donner à fond ! Ce sont des petites choses, mais pour nous c’était marquant. On est très nombreux de cette génération à avoir signé pro, on pourrait s’amuser à faire le tour de l’équipe mais on est au moins dix. Les anciens nous le disaient : quand tu as un parcours en coupe ce n’est pas un hasard, derrière pas mal de joueurs signent et jouent au haut niveau. Nous en plus, à l’époque, on était un peu moins nombreux dans les effectifs, donc on a été pas mal à basculer chez les pros à Caen. On a eu la chance que le club nous fasse confiance et nous ouvre la porte, et c’était aussi une fierté pour nous de pouvoir porter ce maillot malherbiste.

« Nicolas Seube avait l’âme d’un leader. Je sentais déjà ça chez lui, donc je ne suis pas surpris de le voir là aujourd’hui. Quand il avait le brassard à Caen, il avait déjà cette aura dans le vestiaire. »

Bruno Grougi
Ancien coéquipier de Nicolas Seube.



Reynald tu es revenu au Stade de France avec Malherbe quatre ans plus tard, en Coupe de la Ligue. Mais hélas ce fut une autre finale perdue…

RL : C’est un peu malheureux, parce que là pour le coup je pense qu’on aurait pu faire quelque chose. Mais c’est un super souvenir aussi, on a logé au château de Clairefontaine, moi qui étais à l’INF Clairefontaine. Cette fois on était les acteurs principaux du match, et il y avait vraiment 80.000 personnes, je crois qu’il y avait même plus de Caennais, presque 50.000. Ça se ressentait et c’était magnifique, même s’il a manqué la coupe au bout. Finir deuxième n’est jamais gratifiant, mais ça reste un bon souvenir. À travers mes clubs j’y ai été trois fois en tout, deux pour jouer et une en tant que spectateur. Avec Guingamp on y a gagné la Coupe de France (en 2014), mais je n’ai pas foulé la pelouse, je regardais depuis la tribune.

Avez-vous eu l’occasion de vous intéresser un peu au parcours des Caennais cette année ?

RL : Je m’y suis intéressé parce qu’on m’a appelé en quart pour que je donne quelques interviews, justement. Je n’ai pas suivi depuis le début, mais quand j’ai appris qu’on était en quart, j’ai commencé à regarder et à faire attention. En plus le club a organisé de belles choses et très gentiment, a voulu inviter tous les joueurs qui avaient participé à la finale de 2001 pour cette demi. Ils m’ont proposé, avec aussi mon ami Julien Valéro avec qui je travaille, mais on habite à Montpellier et en plus j’avais déjà quelque chose de prévu, donc je n’ai pas pu venir. C’est dommage, parce que j’aurais bien aimé. J’espère qu’ils feront la même chose en finale, et je serai présent ! Mais forcément, je trouve que c’est sympa ce qu’ils font.

BG : Je les ai vus de près, puisqu’ils sont venus à Brest corriger nos petits (rires)… Je les suis parce que j’en parle souvent avec Cécé Hengbart qui me dit qu’il y a de bons jeunes et qui me loue la formation, donc je regarde pas mal. Je n’ai rien loupé du huitième de finale, je l’ai même revu trois fois. Pour moi ils sont armés. S’ils gèrent bien l’événement dimanche, la gestion émotionnelle dont je parlais plus tôt, ils peuvent se retrouver en finale. La colonne vertébrale c’est l’axe fort, c’est là qu’il faut être très performant et ils le sont. Brahim Traoré est très intéressant, au milieu n’en parlons pas, et puis devant ils ont ces deux profils vraiment très intéressants, avec le Belge Bassette et le petit Gomis que j’ai trouvés vraiment très bien. Je pense qu’ils ont les armes en main. Je connais aussi les Rennais et c’est pas mal du tout, ça va être un très bon match. Quoi qu’il arrive, les petits Caennais peuvent être fiers de leur parcours, ils ont bien mené leur barque. Mais j’espère de tout cœur qu’ils vont faire mieux que nous ! Malheureusement je ne peux pas être là dimanche. Eddy (Costil) m’a appelé pour me dire ce que le club organisait, j’aurais été très content d’être là, je suis déçu de ne pas pouvoir. Mais j’irai les voir en finale, ça va être mieux (rires). C’est ce que j’ai dit à Eddy, et je l’espère !

Il y a un vrai engouement dans la région, que ce soit au club, dans les médias ou chez les supporters. Avec plus de 10.000 personnes attendues à d’Ornano, ça promet d’être une belle fête pour les joueurs et pour la formation caennaise.

RL : Il va y avoir beaucoup de monde, ça va être sympa. Surtout que ça va être à d’Ornano. 10.000 personnes c’est quand même fou. Notre demi-finale on l’avait jouée sur terrain neutre (à Commentry, dans l’Allier, ndlr), il y avait du monde mais pas autant ! Il faut qu’ils y aillent comme aux tours précédents, c’est un match comme un autre. Ça va être un super souvenir pour eux. Puis ils auront le public derrière, ça va être un avantage.

BG : Ça va être une belle fête pour eux et ils le méritent. Sans vouloir leur mettre la pression, ils ont les armes en main et ils peuvent le faire, c’est pour ça aussi que ça bouge autour d’eux. Mais pour moi ça va aller (rires), je n’ai pas envie de parler trop vite mais je pense qu’on va les retrouver en finale. Et puis les records sont faits pour être battus. Nous à l’époque, peut-être que ça nous a fait du tort, mais ils nous parlaient de la génération de Frédéric Née qui avait été en finale également (en 1994, Née, David Sommeil ou Bill Tchato, emmenés par Pascal Théault, avaient perdu 5-0 contre l’OL, ndlr). Ce serait bien que vingt ans après ils battent le record et qu’ils inscrivent vraiment le nom du club au palmarès (le SM Caen a disputé trois finales en 1959, 1994 et 2001, mais attend toujours son premier titre, ndlr). Je leur souhaite bonne chance, je suis de tout cœur avec eux, j’espère vraiment qu’ils vont nous dépasser ! Le club mérite d’avoir un titre et une reconnaissance nationale. Je leur souhaite vraiment de gagner cette coupe.

Vous avez connu Nicolas Seube à son arrivée à Caen, vous avez joué plusieurs années avec lui. Avait-il déjà l’âme d’un futur coach ou d’un formateur ?

BG : Nico avait l’âme d’un leader, c’est sûr. Je sentais déjà ça chez lui, donc je ne suis pas surpris de le voir là aujourd’hui. Il n’était pas capitaine à l’époque où on jouait ensemble mais il avait déjà la parole, il était déjà animé par cette envie de gagner et d’aider son partenaire. Et pour l’avoir revu ici avec les petits, tu sens qu’il est à sa place. C’est vraiment un formateur, un coach dans l’âme. Et quand le coach a déjà vécu des choses, c’est plus facile pour appréhender un événement. Je pense qu’il va bien les conditionner et faire en sorte qu’ils ne passent pas à côté, on peut être tranquille. Quand il avait le brassard à Caen, il savait dire les choses quand il fallait, il savait avoir le bon discours, il avait déjà cette aura dans le vestiaire. Coach est un rôle différent, mais il faut avoir ce leadership, cette gestion de l’humain. Et Nico est complètement crédible là-dessus.

RL : Sincèrement, je n’y aurais jamais pensé (rires). Un peu comme mon pote Yo Eudeline, je n’aurais jamais cru qu’il puisse devenir directeur sportif ! Quand j’ai connu Nico au départ c’était un simple joueur, et je ne m’attendais pas à ce qu’il trace sa voie à ce point. À un moment il devait partir de Malherbe, finalement il est resté, et il a fini par construire toute sa carrière au SM Caen. Quand on arrive à deux ou trois ans de la fin, on voit qu’on baisse un peu de régime, donc on se pose la question et on commence à parler au club. La plupart reste dans le foot, un peu par facilité mais aussi parce qu’ils aiment le ballon et qu’ils ont envie de transmettre aux jeunes. Ceux qui ont marqué leur club ont des opportunités, et ça a été le cas de Nico. C’est une suite logique par rapport à tout ce qu’il a accompli. Moi j’aime encore bien jouer au foot, je suis le foot, mais je ne me serais pas vu coach. J’ai fait carrément autre chose, j’ai suivi trois de mes meilleurs amis que j’ai connus au centre de formation de Caen, Julien Valéro, Marc Coplo et Baptiste Dumets, qui étaient rentrés au cabinet de gestion de patrimoine Capfinances. Je suis des joueurs pour leur carrière, mais je ne les coache pas !

« On s’aperçoit que dans les générations qui vont en finale de Gambardella ou qui la gagnent, pas mal de jeunes sortent pros et font de belles carrières. »

Reynald Lemaître
Ancien joueur du SM Caen.



Pour finir, Reynald, tu n’as pas grandi dans la région mais le SM Caen est ton club formateur et celui où tu as passé le plus de temps dans ta carrière. Quel lien as-tu gardé avec Malherbe ?

RL : Un lien très très fort. Quand j’étais en fin de contrat à Nancy (à l’été 2012), je n’avais pas souhaité rester et le mercato était assez fermé pour moi en tant qu’arrière gauche. J’ai vécu une galère de six mois où j’attendais de savoir où j’allais signer. J’ai déménagé à Caen et très gentiment Patrice Garande a accepté que je m’entraîne avec les pros pendant plusieurs mois. Il n’y a pas eu de possibilité de revenir, parce qu’à l’époque il y avait Raphaël Guerreiro et ils étaient très bien avec lui, il valait mieux qu’ils restent avec lui d’ailleurs (rires). Et j’ai fini par atterrir à Guingamp. Mais ils m’ont toujours très bien accueilli. À chaque fois que j’y vais, je retrouve toujours beaucoup de gens que je connais et que j’apprécie énormément. C’est là où j’ai tout connu, le centre de formation, mes débuts chez les pros, on a vécu des montées, des finales. Puis j’ai apprécié y jouer, avec Franck Dumas la plupart du temps on montrait de belles choses, le public était content de nous voir jouer, ça partait dans tous les sens. J’y ai passé dix ans vraiment magnifiques, c’est mon club de cœur. J’ai encore beaucoup de belles relations à Caen, et j’essaie d’y retourner dès que je peux. J’y ai aussi de la famille, mon père est né à Caen, donc c’est vrai que j’avais des attaches avec ce club dès le départ.

Et toi Bruno, tu es surtout associé à Brest où tu as fini ta carrière et où tu es devenu un joueur emblématique, mais tu es originaire de Caen et tu as été formé au Stade Malherbe. Tu as aussi gardé une relation privilégiée avec le club ?

BG : J’ai gardé des liens avec Yo Eudeline, Cécé Hengbart ou Eddy, même si les années passent et qu’on s’éloigne un peu. Mais j’ai régulièrement des nouvelles du club, des collègues, et c’est vrai que c’est mon club de cœur. Tout le monde me dit que je suis Brestois d’adoption, mais je suis Malherbiste au fond. J’ai toujours les bandes rouge et bleu sur la peau, je suis un gamin de Malherbe ! En tant que joueur, j’ai eu la possibilité de revenir en 2011. À l’époque le président Fortin aurait aimé que je revienne, et j’aurais aimé revenir aussi, mais l’occasion n’a pas abouti, et je ne vais pas regretter aujourd’hui. Je suis bien à Brest, j’ai la chance qu’on me fasse confiance, je suis en charge de la réserve en N3, tout se passe très bien. Je fais tout pour organiser un match avec Fabrice (Vandeputte) et Cécé au plus vite (rires), les dates ne correspondent pas mais j’espère qu’on va se revoir assez vite. En plus le club est devenu un vrai modèle, et je ne dis pas ça pour lancer des fleurs. La formation malherbiste, les résultats, le mode de fonctionnement du SMC, c’est vraiment un modèle. On regarde avec beaucoup d’attention ce qui se passe au club, croyez-moi !

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