Pierre-Antoine Capton : « L’avenir de Malherbe, ce sont les jeunes et le beau jeu » (France Bleu)

Pierre-Antoine Capton

Invité de France Bleu Normandie, le président du conseil de surveillance malherbiste est longuement revenu sur la situation financière du Stade Malherbe et du football français. Il a également évoqué son ressenti sur l’équipe depuis le début de saison et avoué son admiration pour Alexis Beka Beka !

Ses objectifs pour Malherbe

« Notre premier travail a été de faire en sorte de pouvoir redimensionner le club au bon niveau, car on avait les charges d’un club de Ligue 1 alors que nous sommes en Ligue 2. Ensuite, ma grande fierté, c’est de voir les jeunes pousses du Stade Malherbe comme Beka Beka, Nsona, Gioacchini qui se retrouvent titulaires en Ligue 2 et qui font progresser le club. On espère remonter en Ligue 1 le plus rapidement possible. Je ne sais pas si ce sera cette année, je ne sais pas si ce sera l’année prochaine. Mais ce qui est certains c’est qu’on connaîtra la Ligue 1 avec Oaktree et Olivier Pickeu. La planche à billets a fonctionné cet été pour réparer les erreurs qui ont été commises avant. L’argent qui a été apporté par Oaktree et par moi-même (environ 15 millions d’euros NDLR) était indispensable à la survie du Stade Malherbe. On va continuer d’investir pour structurer le club. J’ai confiance dans le travail mené par Olivier Pickeu. On a discuté encore hier sur son ressenti pour aller chercher de bons joueurs, comme à Angers. Olivier est celui qui est allé dénicher le plus de jeunes talents qui sont ensuite partis dans des grands clubs. Je parlais tout à l’heure d’Alexis Beka Beka, qui est aujourd’hui titulaire à chacun des matchs et qui a encore une belle marge de progression vu son jeune âge. Je pense qu’il sera l’un des plus grands milieux de terrains français dans les années à venir. »

La situation financière du club

« La DNCG est un organisme extrêmement rigoureux et le travail d’acquisition est encore en cours de finalisation car le club était structuré d’une manière complexe. Nous avions des charges très importantes et la DNCG attend qu’elles soient réduites. Il faut également prendre en compte la situation dramatique du football. Il n’y a plus de rentrée d’argent, Mediapro ne paiera pas et les stades sont vides. La chance qu’on a par rapport à d’autres club, c’est qu’on s’est préparé à vivre une période difficile en réduisant les coûts car le Stade Malherbe allait moins bien avant les autres. La semaine dernière, le président de Nîmes disait qu’il ne savait pas s’il allait pouvoir continuer à payer les joueurs à partir du mois de mars. On est tous dans une situation compliquée. Avec Oaktree, le Stade Malherbe est sécurisé, mais ce sera difficile. La plus grosse partie de la masse salariale vient du salaire des joueurs, mais pas que. Certains posts se sont multipliés au sein du club, de manière inutile par moment. Cela a alourdi les dépenses du club. J’adorerais être populaire et avoir plein de joueurs bien payés, mais si on veut être responsable dans cette période, il faut réduire cette masse salariale et trouver toutes les situations possibles pour faire en sorte de pérenniser le club. »

La question des droits télé

« Pour les propriétaires de club, c’est une situation inédite et catastrophique. Notamment pour ceux qui sont montés en Ligue 1 et qui ont investi dans des transferts de joueurs qu’ils ont déjà payé. On pourrait se retrouver dans les prochains mois avec des dépôts de bilan de clubs professionnels parce que Mediapro n’a pas répondu à ses engagements. Le travail de la Ligue, c’est de trouver de nouveaux diffuseurs. Tout le monde pense à Canal+ mais pourquoi pas d’autres. Pourra-t-on encore voir les matchs de Ligue 2 en janvier ? Rien n’est moins sûr […] Jusqu’à maintenant, la Ligue 1 était solidaire de la Ligue 2 et une partie des droits télés était destinée à la Ligue 2. Est-ce que cette situation perdurera ? Le gâteau va être moins gros, donc chacun va vouloir garder la plus grande part possible. En tant que patron de groupe médias, je me pose la question de savoir comment la Ligue 2 peut s’inscrire dans une nouvelle offre. La période va être difficile, on aurait besoin que les supporters reviennent au stade. »

L’engagement des actionnaires

« Le principe des fonds, ce n’est pas de rester éternellement. Mais ils sont là au moins pour cinq ans et sont patients. Ce n’est pas le plus gros investissement du groupe. Mais quelle chance d’avoir pu tourner la page et amener Oaktree cet été, car cela a permis d’anticiper la crise… Personnellement j’ai envie de continuer le plus longtemps possible avec le Stade Malherbe. C’est ma vie, ma passion et je souhaite vraiment pouvoir progresser dans l’actionnariat pour faire en sorte d’être de plus en plus impliqué quand j’aurai davantage de temps. On vit une aventure excitante. J’ai travaillé avec beaucoup de monde dans l’univers des médias et Olivier Pickeu est quelqu’un avec qui j’adore échanger au quotidien. C’est quelqu’un qui respire le football et qui comprend les joueurs. Pour rentabiliser les investissements, on peut faire progresser les joueurs et évidemment monter en Ligue 1, là ou il y aura plus de recettes et de visibilité pour les partenaires, les sponsors et les joueurs eux-mêmes. On parle beaucoup du trading, c’est à dire de la vente de joueurs. On ne l’a pas fait cet été alors qu’on avait la possibilité de vendre certains joueurs. Ne pas vendre, c’est déjà un point positif pour un club de foot. On a eu la chance de pouvoir conserver nos meilleurs joueurs. »

La qualité du jeu malherbiste

« Il y a une chose dont je ne me mêle pas, c’est le sportif. C’est le domaine d’Olivier. À Dunkerque, j’ai vu le Stade Malherbe Caen bien jouer au football et apporter des solutions offensivement. J’ai trouvé que cette équipe progressait. Depuis le début de l’année, je me dis qu’on pourrait mettre plus de buts ou qu’on pourrait être meilleurs, mais il faut savoir que cette équipe a été changée, qu’il y a des jeunes qui je le pense compteront parmi les meilleurs joueurs dans les prochaines années. Et puis, on a recruté un avant centre, Alexandre Mendy, qui est en recherche de confiance mais qui est un excellent attaquant. Je trouve que ce n’est pas si mal pour un début de projet. Le club était 13e l’an dernier, aujourd’hui il est à deux points des premières places. Il faut nous laisser du temps mais on a toute confiance en Olivier Pickeu, Pascal Dupraz et l’équipe qui est sur le terrain. Je suis très fier de voir tous ces jeunes du centre de formation titulaires le week-end. Il y en a d’autres qui vont arriver comme Ngouabi qui a un gros potentiel. C’est ça l’avenir du Stade Malherbe, des jeunes, du beau jeu, et même si vous considérez que ce n’est pas le cas aujourd’hui je suis persuadé que l’on va s’améliorer. Avec un peu de temps, on est persuadés d’y arriver. »

Réécoutez l’intégralité de l’interview sur France Bleu Normandie.

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