Nicolas Seube : « On a mis en lumière notre formation à l’échelle nationale »

crédit photo : Simon Abraham - Malherbe Inside
crédit photo : Simon Abraham - Malherbe Inside

C’est l’événement du week-end. Les U18 du Stade Malherbe disputent la finale de Coupe Gambardella face à l’Olympique Lyonnais (samedi, 17h15) au Stade de France. Une enceinte que retrouve Nicolas Seube, à la tête du centre de formation, 17 ans après la finale perdue en Coupe de la Ligue. Entretien avec le coach.

La Gambardella, c’est une compétition que tu as disputée en tant que joueur avec Toulouse. Qu’est ce qu’elle représente pour toi ? 

J’ai disputé cette compétition une fois. On s’est fait sortir au niveau du tour régional contre Colomiers. De mémoire, on avait pris 4-1. Aujourd’hui, cette coupe est plus médiatisée. Elle l’est aussi davantage que le championnat national jeune. Et elle prend encore plus d’ampleur à partir du moment où tu commences à faire un bon parcours. C’est une compétition très réputée.

Vous allez affronter l’Olympique Lyonnais, très réputé pour sa formation. Comment vous appréhendez cet adversaire ?

C’est une équipe et une formation supérieures aux nôtres. Un adversaire d’une grande qualité. Ils ont eu un parcours difficile. C’est un peu comme Rennes, notre adversaire en demi-finale, l’un des plus gros centres de formation en France. On s’attend à un match difficile. C’est une finale, le contexte est particulier à gérer.

Qu’as-tu ressenti quand tu t’es assis sur le banc du stade d’Ornano en tant que coach, devant plus de 11.000 supporters, en demie ?

C’est une grande fierté de pouvoir refouler cette pelouse. Quand on connaît le dénouement du match, c’est une grande joie. On a mis en lumière notre formation et notre club à l’échelle nationale. Et puis, les supporters ont répondu présent. C’est à l’image du club. Toute une région est derrière le Stade Malherbe, c’est une richesse. Il ne faut pas le négliger. Quand on arrive à réunir autant de monde autour d’une compétition U18, c’est qu’il y a une sacrée ferveur dans ce club.

Mais toute cette ferveur ne pourra pas se déplacer au Stade de France avec vous malheureusement…

C’est un grand stade. Qui comportera peu de personnes au début, et qui va se remplir au fil du match. Il y aura juste le soutien des familles au début. Ça va paraître très vide, comme si on disputait un match de préparation. On va s’entendre sur le terrain. Il va falloir vite appréhender ce contexte pour faire la meilleure performance possible.

Tu as disputé la finale de la Coupe de la Ligue en 2005 contre Strasbourg. Une expérience qui t’aide dans la préparation de la finale de samedi ?

Ce sont des contextes différents. Une compétition pour les pros, une autre pour les jeunes. L’une se joue avec un stade rempli, l’autre non. Après, il y a des choses qui résonnent en moi. On va essayer de préparer d’une meilleure manière la finale de 2022 que celle de 2005. À l’époque, on n’était pas allé au Stade de France avant la finale. Pourtant, cela permet aux joueurs de se rendre compte de l’immensité du truc. De la grandeur du terrain et des vestiaires. Ça peut être surprenant. Il faut appréhender cet environnement bien avant le match. Ce week-end, on va pouvoir reconnaître la pelouse. Mais pas s’entraîner dessus. Le terrain est réservé à Nice et Nantes (finalistes de la Coupe de France, ndlr.).

Le match sera retransmis à d’Ornano. Mais les supporters ne pourront même pas suivre les dernières minutes à cause du coup d’envoi de la rencontre de Ligue 2 contre QRM… 

C’et un regret. On va faire en sorte de mener au score largement avant la fin du match, pour faire en sorte que le public fasse la fête à d’Ornano (rires). Le club a voulu décaler le match de Ligue 2, pour que tout le monde puisse suivre cette finale à nos côtés. On trouvait ça normal. Malheureusement, la composition des championnats fait que le match contre QRM ne peut pas être décalé. C’est la dure réalité de notre sport aujourd’hui. Les médias prennent beaucoup de place et on ne peut pas bouger toutes les cases.

Nicolas Seube donne ses consignes aux jeunes du Stade Malherbe lors de la 1/2 finale de Coupe Gambardella, contre Rennes, début avril. (Crédit photo : Simon Abraham – Malherbe Inside)

Tu es surpris par un tel engouement autour de votre épopée ?

Il y a un engouement parce que c’est un moment rare. Les gens s’y attachent. Et notre club n’est pas souvent mis dans la lumière. Donc c’est normal. Avoir autant de suiveurs, c’est peut-être un fait rare par rapport à d’autres clubs. Mais encore une fois, il y a une grande ferveur autour du Stade Malherbe depuis des années. il n’y a qu’à regarder les belles affluences que fait l’équipe première à d’Ornano alors qu’elle n’a plus rien à jouer.

Tu viens d’obtenir ton BEEF, le brevet d’entraîneur et formateur. Qu’est ce que le Nicolas Seube de 2017, quand il a pris sa retraite, penserait de ton évolution ?

Le premier objectif, c’était avoir les diplômes le plus rapidement possible. Aujourd’hui, je suis au plus haut niveau de diplôme de formateur pour les jeunes. Il permet d’avoir en main les équipes les plus compétitrices, le poste de directeur de centre de formation aussi. J’ai maintenant une palette plus large dans ma réflexion pour savoir comment emmener un joueur le mieux possible vers le niveau professionnel.

Quelle est l’importance de la formation au sein du nouveau projet du club ?

La formation au Stade Malherbe, c’est quelque chose d’historique. C’est au cœur du projet. Tant mieux que les nouveaux dirigeants veuillent faire perdurer cette histoire. Pour un club comme le nôtre, il est essentiel qu’on s’appuie sur la formation. Pour avoir des joueurs qui montent en équipe première, et pour vendre aussi. C’est un business financier. On en a besoin pour faire vivre le club.

Tu te verrais, un jour, entraîner ailleurs qu’à Malherbe ?

Je suis là depuis 21 ans. En soi, rien n’est impossible. Mais aujourd’hui, je me sens complètement investi dans ce projet-là et je ne me vois pas ailleurs qu’ici.

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