L’arrivée de CVC Capital Partners va permettre d’augmenter les revenus du football français. Au premier abord, cela ressemble à une bonne nouvelle. Mais cela devrait aussi creuser les inégalités entre les clubs. Et le SM Caen ne fait pas partie des mieux lotis…
À partir de la saison prochaine, CVC détiendra 13% du capital de la société commerciale de la LFP. Le fond luxembourgeois va injecter 1,5 milliards d’euros qui vont arriver directement dans les caisses des clubs français. Ce week-end, le journal L’Equipe rapportait que le collège de Ligue 2 avait validé à l’unanimité les critères de distribution des revenus générés par l’arrivée de CVC. Mais que va-t-il réellement advenir de ce montant ? Tous les clubs ne seront pas logés à la même enseigne et la redistribution dépendra du potentiel commercial de chaque entité. Ainsi, le Paris Saint-Germain devrait rafler une grosse partie de ces revenus, soit 200 millions d’euros. Marseille et Lyon encaisseront 90 millions d’euros alors que les plus petits clubs de Ligue 1 toucheront chacun un pactole de 33 millions d’euros étalé sur deux ans.
Le Stade Malherbe va recevoir 1 million d’euros
En deuxième division, les chiffres sont beaucoup moins ronflants : selon les informations de Ma Ligue 2, tous les clubs dont le Stade Malherbe (sauf fin de saison miraculeuse) toucheront 1 million d’euros dès le mois de juillet. Tous, sauf les promus et les relégués de Ligue 1, qui récupéreront quant à eux la coquette somme de… 16,5 millions d’euros ! Un montant qui s’additionne aux droits TV versés tous les ans et qui sont déjà plus importants pour les clubs issus de l’élite. Ajoutez à ça l’aide à la relégation, cagnotte de plusieurs millions d’euros distribuée annuellement par la LFP afin de surmonter la descente… Si la plupart des clubs ne pouvaient pas s’asseoir sur cet accord après la crise du covid et des droits télé, un fossé risque d’apparaître entre certaines équipes, qui vont devoir rivaliser avec des moyens très disparates.
Vers une Ligue 1 quasi fermée
Concrètement, si le Stade Malherbe parvenait à monter à l’issue de la saison 2022-2023, il ne bénéficierait pas de coup de pouce financier supplémentaire de la part de CVC. À l’inverse, si le club normand échouait à retrouver l’élite, il devrait rivaliser avec des clubs fraîchement relégués, riches de 16,5 millions d’euros supplémentaires (33 millions sur les deux dernières saisons). Le risque est de créer un championnat à deux vitesses, en fonction des dotations obtenues par les clubs. Et si l’argent n’est pas forcément gage de réussite, il est presque indispensable pour jouer les premiers rôles : cette saison en Ligue 2, quatre des cinq plus gros budgets (Toulouse, Paris FC, Auxerre et Sochaux) font partie des cinq premiers du classement. Pour Malherbe et ses 12 millions de budget, il faudra se montrer particulièrement malin sur le marché des transferts afin de retrouver l’élite… et de s’y maintenir. D’autant que la Ligue 1 passera à 18 dès la fin de saison prochaine.